Dans le gène, y'a pas d'plaisir ...
... pour le botaniste amateur qui doit s'adapter bon gré, mal gré, au chamboulement intervenu au sein des familles de plantes !
Mais, pour le chercheur,
c'est pur bonheur !
En effet, jusqu'à il y a peu, les plantes supérieures dites angiospermes étaient classées selon des critères morphologiques (Cronquist, 1981), deux grandes classes distinguaient les monocotylédones ( un seul cotylédon dans la graine), par exemple chez les Liliacées, Orchidacées, Poacées (graminées) et et les dicotylédones, plantes à fleurs pourvues de deux cotylédons comme chez le haricot ou la plupart des fleurs sauvages de nos prairies....
Depuis ces dernières années, une nouvelle classification basée sur la phylogénie moléculaire* a été proposée par l'APG (Angiosperm Phylogenetic Group) . Cette classification repose sur la comparaison de séquences d'ADN et est de plus en plus utilisée. Elle a fait l'objet de deux mises à jour (APG II en 2003 et APG III en 2009).
Elle conduit parfois à des regroupements différents des classifications précédentes (par exemple, le genre Veronica appartient aux Plantaginaceae dans la classification APG et aux Scrophulariaceae dans celle de Cronquist,...).
*La phylogénie caractérise la filiation des espèces au cours de l'évolution et, par extension, les relations de parenté entre espèces.
Mais les gènes n'ont pas encore livré tous leurs secrets...et il reste une grande question :
d'où viennent les fleurs ?
Comment est-on passé des Gymnospermes à mode de reproduction rudimentaire, à la fleur qui présente plusieurs innovations ?
" Très récemment, des chercheurs du CNRS/Inra/CEA/Université Grenoble Alpes), en collaboration avec le laboratoire Reproduction et développement des plantes (CNRS/ENS de Lyon/Inra/Université Claude Bernard Lyon 1) et les Jardins de Kew (Royaume-Uni) ont fait un pas de plus pour résoudre ce mystère: pour ce faire, ils ont étudié une plante gymnosperme (plante à ovules nus, comme les conifères) qui peut vivre plus d'un millénaire et pousse dans les conditions extrêmes des déserts de Namibie et d'Angola: Welwitschia mirabilis
chez cette plante (ainsi que chez certains conifères), les chercheurs ont trouvé des gènes similaires à ceux responsables de la formation des fleurs, et organisés selon la même hiérarchie
Le fait de trouver une cascade de gènes similaire chez les plantes à fleurs et leurs cousins gymnospermes indique qu'il s'agit là d'un héritage de leur ancêtre commun, et donc, ce mécanisme n'a pas eu à être inventé au moment de l'origine de la fleur : il a simplement été hérité et réutilisé par la plante, un processus souvent à l'œuvre dans l'évolution. "
pour plus de précisions, voir le communiqué de presse du CNRS: