Dimanche 8 juillet, secteur du col de Gleize, commune de Gap
Les premiers rayons de soleil éclairent les sommets lorsque nous quittons le Valgaudemar pour la vallée du Champsaur.
Sur la route du col de Gleize nous nous arrêtons au lieu-dit Les Vachiers, sous le pic de Gleize ( 2161 m.)
La famille des Fabacées est bien représentée dans les prairies sèches où domine le bleu-violet des Vesces:
- Vesce fausse esparcette, Vicia onobrychioides
- Vesce de Cracovie, Vicia cracca
- Astragale toujours vert, Astragalus sempervirens
- Luzerne en faux, Medicago sativa ssp falcata
- Anthyllide des montagnes, Anthyllis montana
Plus discrètes sont les teintes roses des bugranes
- Bugrane à crête, Ononis cristata
- Bugrane rampante, Ononis repens à rameaux inermes
Les Lamiacées sont aussi bien présentes
- la Scutellaire alpine, Scutellaria alpina
- la Germandrée des montagnes, Teucrium montanum
Chez les Astéracées, nous trouvons:
- l' Armoise à feuilles de camomille, Artemisia chamaemelifolia
- l' Echinops à tête ronde, Echinops sphaerocephalus à l'inflorescence globuleuse, bleue
Echinops à tête ronde
- l' Epervière à feuilles de statice, Tolpis staticifolia au coeur brun-rougeâtre
A noter aussi, entre autres, une Caprifoliacée:
- Lomelosie à feuilles de graminée, Lomelosia graminifolia
- une Boraginacée: le Mélinet des Alpes, Cerinthe glabra
Mélinet des Alpes
- une Linacée: Lin suffrutescent, Linum suffruticosum
La fin de matinée approchant, nous prenons l'étroite route du Col de Gleize (1696 m.)
Sur les talus, les Stipes à tige laineuse, Stipa eriocaulis agitent leurs élégants plumets en guise de salut !
Les mélèzes de la Maison Forestière nous offrent leur ombre pour la pause méridienne.
L'après-midi, un petit groupe poursuivra l'herborisation sur le chemin de Ronde, versant ouest de la montagne de Chaudun, et un intrépide ira jusqu'au sommet du pic de Gleize...
Les grimpeurs trouveront une petite Campanulacée, endémique des Alpes:
- Campanule des Alpes, Campanula alpestris, à tiges très courtes portant une corolle disproportionnée
Autre belle trouvaille:
- Panicaut épine blanche, Eryngium spinalba (Astéracée)
une magnifique Amaryllidacée:
- l'Ail à fleur de narcisse, Allium narcissiflorum
Le courageux grimpeur sera récompensé: il trouvera 2 autres Astéracées, protégées au plan national:
- plante assez rare , le Rhapontique à feuilles d'aunée (ou d'inule); belle Hélène, Rhaponticum helenifolium
- "le Rhapontique à feuilles d'Aunée (Rhaponticum helenifolium subsp. helenifolium). Cette plante fait partie de la famille des Astéracées. On la rencontre au sud ouest des Alpes. Assez rare, elle est protégée au plan national. Le Rhapontique à feuilles d'Aunée pousse uniquement sur des terrains calcaires et ne doit pas être confondu avec son proche cousin le Rhapontique scarieux (Rhaponticum scariosum subsp. lamarckii) qui lui ressemble beaucoup, avec cependant des capitules un peu plus petits, et qui surtout ne pousse que sur des sols acides (grès, granite …) *"
- citation tirée du site qui s'affiche ci-dessous:
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Le rhapontique à feuille d'aunée
Le Rhapontique à feuilles d'Aunée. Claude Casenave. Décembre 2014 Autour de la cabane des Aiguilles on peut observer en juin d'étranges fleurs : une tige unique dont la hauteur peut atteindre u...
Rhapontique à feuilles d'aunée
et pour ceux que cela intéresse, un compte-rendu de sortie botanique effectuée en 1891 par un membre de la Société Botanique de Lyon ( page 30 )...
voir le document:
http://www.linneenne-lyon.org/depot1/9929.pdf
- autre plante protégée au niveau national:
- la Bérardie laineuse, Berardia lanuginosa.
- Cette plante très prestigieuse a été recherchée et étudiée par de nombreux botanistes. Elle est assez commune dans les Hautes-Alpes où elle se rencontre dans les éboulis calcaires et schisteux.
- Voici ce que l'on peut lire à son propos dans le livre: "A la découverte des fleurs des Alpes" (édité par Libris pour les Parcs Nationaux de France , en 2003)
"Pour qui s'intéresse aux plantes, la première rencontre avec la Bérardie interpelle. On ne peut la comparer à aucune autre plante alpine, et sa ressemblance avec les plantes du désert en fait une curiosité. Insolite la rosette gris-vert et cotonneuse, résistant le pivot de la racine, discrets les gros capitules des fleurs jaune clair...Le paysage qui l'entoure est plutôt austère: éboulis calcaires ou schisteux entre 1500 et 3000 m d'altitude, larges pentes de matériaux fins, crêtes exposées à tous les vents...
C'est en 1777 que le botaniste dauphinois Dominique Villars l'a décrite et en a fait l'unique espèce du genre Berardia, en hommage au botaniste grenoblois P. Bérard.
C'est une relique de l'époque de la surrection des Alpes, seule survivante d'une période lointaine, l'ère tertiaire, où un climat subtropical régnait sur les Alpes. C'est aujourd'hui la version la plus plausible. Car elle a suscité bien des débats et des hypothèses: elle serait la seule représentante en Europe d'une famille de plantes andines ou une parente de plantes hispano-marocaines ..."
texte: Yvette
documentation: Frédérique
photos: Jacques, Jean-Pierre, Joel